Asian Spring

Ru Xiao Fan

1954 -

Ru Xiao Fan

1987. Premières peintures à l’encre de Chine sur papier de riz chinois. Arrivé en France en 1983 après des études d’art à Nankin, il entre aux Beaux-Arts de Paris, dont il sort diplômé en 1986. « A cette époque, je cherchais ma voie. Je tentais d’établir un lien entre mon apprentissage de la calligraphie chinoise et l’histoire de l’art occidental ».

1996-2000. Il peint sa série des Cent fleurs, cent huiles sur toile. « Ce qui m’a infiniment marqué et poussé à quitter la Chine, c’est l’impossibilité de s’exprimer librement. Pourtant, Mao avait dit : « Que cent fleurs s’épanouissent et que rivalisent cent écoles ! ». Xiao Fan Ru invente donc son propre langage floral, très éloigné du maoïsme, avec « une grande liberté dans la forme et une forte charge érotique ».

2004-2009. Les Bubble Game sont des natures mortes hyper-réalistes dans lesquelles s’accumulent jouets, visages et bulles. Le peintre met cette série en chantier au moment de l’explosion économique de la Chine, qu’il découvre en 2005, lors de son retour dans son pays natal, à l’occasion d’une exposition au Musée d’art contemporain de Shanghai. « Dans mes tableaux, j’ai rendu cet aspect matérialiste de la Chine, cette bousculade que je ressentais et qui est aujourd’hui devenue un phénomène mondial ».

2013. Sa peinture change de sujet. « C’est comme si j’étais arrivé dans une autre dimension, plus méditative. Je peins des natures mortes sous cloche, de manière faussement réaliste, comme des trompe-l’oeil ». On peut y voir une métaphore de la condition humaine, guère optimiste. « J’ai pensé à une phrase d’un philosophe qui disait que, quand Dieu regarde les humains en train de réfléchir, il rit ».