23 juin 2018 -
30 septembre 2018
L’accélération du temps, nourri par l’instantanéité, la simultanéité et la vitesse, peut-il amener à sa disparition ? Saurons-nous préserver des instants pour nous recueillir, pour rêver et des espaces pour voyager, pour méditer ? Pour l’exposition Ailleurs, Rendre du temps au temps, le Gallifet Art Center a invité sept artistes choisis par Charles Le Hyaric à redonner du temps au temps et des perspectives à l’espace.
Dès l’arrivée dans ce paisible jardin, le dôme suspendu de Côme Di Meglio annonce le début d’un voyage méditerranéen aux influences hellénistes et lusitaniennes. La couleur ciel de son architecture nous transporte à Santorin alors que le traitement des surfaces évoque les azulejos de la péninsule ibérique. C’est dans ce cocon que l’artiste nous invite à participer à des dîners hypnotiques offrant aux participants un ailleurs si personnel.
Plus loin à gauche, entre des cabanons suspendus dans les branches, Charlie Jouan nous propose de flâner. Annonçant l’entrée du lieu d’exposition, son monde flottant suit un parcours qui chemine de salle en salle, le long de passerelles reliant un village onirique à différents étages. La poésie orientale de ce travail n’est pas sans évoquer les univers déployés par le grand Hayao Miyazaki dans ses chefs d’œuvres d’animation.
Il est aisé de se perdre entre les voûtes en drapé blanc de Théophile Stern. D’aucun comme plongés dans le roman de Jonathan Swift, Les Voyages de Gulliver y verront les plissées de robes géantes, d’autres y retrouveront les formes gothiques des cimes de cathédrales, d’autres encore auront l’impression de pénétrer le chas d’une aiguille. Tous vivront la magie de l’imaginaire, dont l’artiste a si bien su préparer le terreau.
Charles le Hyaric, commissaire de l’exposition et lui-même exposant, nous invite à pénétrer une œuvre abstraite dont les éléments tous reconnaissables, se jouent de nos références de temps et d’espace. Selon la lumière il semble s’agir d’une traversée dans le Nautilus, alors qu’à d’autres moments on se trouve plongé dans l’acte final de l’Enfant et les sortilèges de Maurice Ravel. Il est incontestable que ce travail entre arte povera et avant-garde russe nous permet d’expérimenter notre connexion avec les éléments, ses architectures, transmettent une sensation d’équilibre entre l’espace et le temps entre les jeux de lumières et des sons.
Gaetano Cunsolo assemble des objets insolites dans l’exploration d’un nouvel espace entre 4 murs. Une construction fait de mouvement qui mélange la peinture, la sculpture et l’architecture.
A travers l’installation vidéo de Rebecca Digne, on retrouve l’évocation du temps de création. Elle confronte le temps et les éléments et les histoires dans une relation de transmission entre le monde de l’art et deux hommes qui cherchent à transformer leur environnement. Un sentiment d’harmonie sous les coups du bois sourd et les sons des vagues.
Alexandre Korzeniovski, évoque l’empreinte d’habitations hors-du temps. En suspension dans un espace cristallisé par le sel et l’eau, il nous invite ainsi à se joindre au souvenir de ses voyages et à sa découverte de l’archéologie.