01 juillet 2010 -
29 août 2010
Pour l’exposition Tokyo-Paris de 1986, Pierre Restany écrit : Arnal appartient à la génération de 45 qui, refusant le conformisme post-cézanienne de la « tradition française », a assumé d’instinct le doute généralisé, la table rase, la remise en question des valeurs établies. Très vite, il choisit son camp, entre Cobra et l’Informel.
On n’a jamais dit mieux. L’aventure expressionniste de l’Ecole de Paris, menée sous le signe de l’Art Autre, il la vivra avec l’expansive générosité de sa nature, il en sera l’un des plus ardents protagonistes.
De séries en séries, travaillant vite, il fait cohabiter sur ses toiles les techniques les plus diverses. Bombages, glacis, coulures se superposent, se juxtaposent sans jamais se mélanger comme si chaque instant devait rester tel qu’en lui-même. Sa vie, c’est la peinture.
Bien que titulaire d’une licence de droit, d’une licence de lettres, il n’a jamais songé qu’à la peinture comme moyen d’existence. « J’ai appris la jeunesse en peignant » dit Arnal. Et c’est en peignant qu’il la gardée. Ses toiles parcourent les musées et les galeries du monde entier. En 1948, arrivé à Paris, il devient un représentant de l’Art informel.
Au début des années 50, François Arnal peint des tableaux aux formes allusives. Après un voyage au Mexique et aux Etats-Unis, il part vivre à Tahiti où il crée des oeuvres colorées dans lesquelles il utilise une « sorte de langage primitif ». L’artiste revient à Paris dans les années 60. Il crée les Bombardements, traces d’objets réalisés à la bombe aérosol. Il cherche à insérer l’artiste dans la vie et, dans cet objectif, il crée l’atelier A, de 1968 à 1975. Il commande à des créateurs de tous les domaines des objets et oeuvres pouvant se fondre dans la vie quotidienne. François Arnal reprend la peinture en 1975 et s’intéresse aux formes anciennes. Il conçoit le monde des Meeps, personnages imaginaires d’une civilisation disparue. Selon l’artiste, ceux-ci font partie de son oeuvre depuis le début de son travail.
François Arnal a souvent été précurseur de mouvements dont il n’a pas revendiqué la paternité, plus préoccupé par sa prochaine création, que le confort instable de la notoriété. Il nous ouvre avec l’exposition HAPPY DAYS une porte sur son monde.