08 juin 2019 -
30 septembre 2019

Une Muse nommée Afrique

Catherine Starkman et Margaret Mann

Une Muse nommée Afrique

‘Une muse nommée Afrique’ nous invite à appréhender la vision de deux femmes artistes pour lesquelles l’Afrique et son peuple représentent une puissante source d’inspiration.

Dans l’œuvre de Margaret Mann, nous pouvons ressentir que la rencontre avec le mode de vie africain a engendré chez l’artiste, l’émergence d’une esthétique photographique particulière. Dans ses portraits de la communauté locale Kényane, elle capture ses sujets dans une immobilité naturelle au moyen d’éclairs blancs utilisés de manière accessoire ou comme toile de fond. Dans cette inversion des codes de la sculpture classique grecque, obscurité et lumière sont juxtaposés pour créer un effet d’intemporalité. Le sentiment de l’artiste est univoque, sa passion palpable : « L’Afrique diffuse une lumière unique au plus profond des cœurs et enflamme le désir d’une quête – d’un voyage intérieur d’authenticité et de vérité. »

Si la présence physique de l’Afrique et de son peuple exerce une influence indéniable sur la production artistique, qu’en est-il des personnages de Catherine Starkman, littéralement créés ‘Out of Africa’ – elle n’y est jamais allée. Elle nous présente ses grandes peintures, silhouettes et portraits africains chargés d’émotion, thème qu’elle avait déjà commencé dans son atelier de New York dans les années 2010.

 

Elle nous explique que « cela lui permet d’aborder les thèmes qui lui sont chers: celui de l’inégalité, de l’injustice, du racisme… c’est aussi pour admirer la beauté et parler de l’existence de l’autre, celui qui n’est pas nous » et que « c’est un langage qui lui permet d’énoncer une forme de discours artistique, philosophique et métaphorique ».

Lorsque l’auteure Isak Dinesen (Karen Blixen, Out of Africa) a écrit que « la découverte des races noires fut un élargissement magnifique de (son) monde », elle a ainsi reconnu sa grande dette créatrice envers l’Afrique et ses habitants. Sa période africaine a duré toute sa vie. Tel fut aussi le cas de Picasso dont les « émotions artistiques les plus profondes » sont nées de sa rencontre avec les sculptures rigoureusement simples d’un prêtre africain.

Leur objectif n’est ni politique ni altéré par l’érotisme, le romantisme ou le colonialisme – caractéristiques courantes du répertoire artistique historique africain. Au contraire, ils cherchent tous à nous entraîner dans le dialogue intime et immédiat entre l’artiste et son sujet, l’observateur et l’observé. Et ce faisant, ils célèbrent, comme nous devrions le faire, l’Afrique et son énergie, ses traditions et son humanité.