Mémoire Désir
Laura est née et a grandi en Provence, dans le sud de la France.
Après plusieurs années dans les ateliers du designer Van Der Straeten à Paris, où elle travaille à la fabrication de mobilier en Bronze, elle part faire un voyage reportage d’un an, en Asie, autour des métiers du Bronze et des techniques de fonderie d’art locales.
De ce voyage initiatique, elle revient riche d’une créativité inspirée par la matière et des savoirs-faire ancestraux et précieux.
Elle s’installe à Berlin, où sa collaboration pendant deux ans avec le designer Stefan Leo lui ouvre le champs de nouvelles techniques et de nouveaux matériaux, comme le cuir, le parchemin ou le verre, et conforte ses choix en matière de design.
En 2016, elle crée «l’Atelier Demichelis» pour lequel elle dessine et
fabrique des luminaires et du mobilier contemporain en Bronze.
Ses créations uniques, ou en petites séries entièrement faites à la main dans son atelier au cœur de Toulouse, sont toutes signées et numérotées.
Ses inspirations découlent de ses voyages, de la nature et du monde qui l’entoure au quotidien, pourvu qu’il raconte des histoires.
Formée à l’école Boulle à Paris, Laura Demichelis obtient en 2010 un diplôme des métiers d’art spécialisé dans le travail du Bronze.
Sa pièce de diplôme, «Dérive» remporte le premier prix national du concours de l’Inma, sous le soutien de la fondation Riboud et sera de nombreuses fois exposée.
- Qu’est-ce qui vous a donné envie de travailler le bronze ?
J’étais déjà, au départ, davantage fascinée par le métal que par le bois, et j’ai trouvé dans le bronze des possibilités créatives très intéressantes, notamment en termes de textures.
- Qu’est-ce qu’a le bronze de particulier par rapport à d’autres matériaux (fer, acier…) ?
Sa couleur dorée bien sûr, j’aime ce côté plus chaleureux et noble, mais le bronze est également un métal tendre, c'est-à- dire qu’on peut le former, déformer plus facilement. Cela induit un rapport plus proche à la matière, et plus de douceur dans le travail.
- Comment pensez-vous que votre travail a évolué au fil des années ? Comment pensez-vous que cela pourrait évoluer à l'avenir ?
A chaque création j’ai l’impression de me détacher un peu plus de la technique traditionnelle pure que j’ai apprise à l’école, pour aller vers plus de liberté dans ma proposition. Cela passe par davantage de confiance dans mes choix, mais aussi un besoin d’affranchissement et de nouveauté dans ce métier qui ne se réinvente pas facilement. A l’avenir, j’aimerai continuer d’explorer un langage personnel qui soit moins dépendant des contraintes techniques de la fonderie par exemple.
- Qu’est-ce qui vous a inspiré le plus lors de vos nombreux voyages ?
La nature et les paysages évidemment, mais surtout la capacité qu'ont les artisans en Asie de faire des chef d'œuvres avec si peu de moyen. Ils n’ont aucune limite créative ou technique car il y a un gros enjeu derrière qui est de faire vivre sa famille. Je me suis souvent dit, mais en Europe tout est possible en fait. Cela m’a enlevé beaucoup de freins.
- Par la signature et la numérotation de vos pièces, est-ce qu’il y a une volonté d’affirmer qu’elles sont des œuvres, en opposition au mobilier que l’on peut trouver ailleurs ?
Tout à fait, ce sont des œuvres d’art fonctionnelles. J’aime l’idée de pouvoir établir un rapport plus intime, de toucher, d’éclairage, et d’utilisation d’un meuble qui fait ainsi “partie de la famille”. Il devient plus vivant, se patine du quotidien.
- Qu'est-ce qu’une ‘bronzière’ d’art peut apporter à ce métier historiquement masculin ?
J’apporte certainement ma feminité dans la création, mais honnêtement ce métier demande autant de douceur, de sensualité et de finesse que ce soit un homme ou une femme qui l’exerce. Le bronze est un matériau délicat dans toutes les mains!