Racines & Récits
Johanna Solal, formée au Design textile à Duperré, a quitté une carrière florissante dans la mode pour devenir cuisinière en 2018, un changement qui a ravivé sa créativité. En tant que Cheffe itinérante, elle fusionne ses expériences pour promouvoir des valeurs humaines et environnementales, mettant en avant les produits d'exception des artisans locaux. Son équilibre entre design, peinture et cuisine se traduit par une approche créative cohérente, où la peinture demeure un fil conducteur de son parcours.
Comment décririez-vous votre travail artistique en quelques mots ?
C'est pour moi la possibilité de traduire une vision du monde grâce à deux médiums : la peinture et la cuisine. Les deux sont liés, l'idée étant de créer une sensation de proximité et de réconfort.
Quand et comment avez-vous commencé à peindre ?
Depuis très jeune, c'était un moyen d'expression facile pour moi, étant d'une grande timidité presque maladive.
J'ai pris des cours de peinture très tôt et développé ce goût pour les couleurs et les matières.
J'ai ensuite étudié le design textile et travaillé pour des maisons de mode pendant plus de dix ans, avant d'entamer une reconversion en cuisine en 2018.
Comment votre environnement culinaire influence-t-il votre art ?
Les deux pratiques se nourrissent l'une et l'autre. Je cuisine dans différents endroits et m'intéresse aux terroirs de chaque région où je pose mes couteaux.
Les paysages, les couleurs, les sensations m'influencent pour la création culinaire comme pour la peinture.
Qu’est-ce qui vous inspire le plus dans votre processus créatif ?
Ce sont ces visions qui émergent de manière instinctive et spontanée, et qui, avec le temps, prennent forme et font sens.
Il y a quelque chose de mystique qui, à un moment, se traduit dans une réalité et raconte une histoire.
Quelles collaborations ou projets vous ont le plus marqué ?
En cuisine, ma rencontre avec Pierre Jancou a été décisive. Sa manière d'appréhender le vivant m'a ouvert les yeux sur une nouvelle manière de cuisiner, en respect et cohérence avec la nature.
En peinture, l'un de mes derniers projets à Palerme, pour l'ouverture d'un centre d'art, où j'ai pu allier l'inspiration d'un territoire, d'une île empreinte d'une forte identité, avec mon travail de peintre.
Quel message ou émotion souhaitez-vous transmettre à travers vos œuvres ?
La simple sensation de plaisir que l'on peut éprouver à travers les couleurs, à travers le geste.
On me dit souvent que mes peintures font du bien. Comme pour la cuisine, cela me suffit à continuer dans cette voie.
La notion de table, de partage et de générosité semble jouer un rôle central dans votre travail. Est-ce un thème qui a toujours été présent dans votre approche ? Quelle place lui accordez-vous dans vos peintures ?
Il y a certainement quelque chose de l'ordre de la transmission là-dedans. De l'éducation aussi.
J'ai toujours vu de grandes tables où nous partagions des dîners entre amis, en famille. J'aime ça et j'ai voulu en faire mon quotidien.
Alors, que ce soit dans les scènes imaginaires que je peins ou en cuisine, j'essaie de conserver ce fil conducteur du partage et de la générosité.