French Kiss
Diadji Diop est né en 1973 à Dakar, Sénégal. Il vit et travail à Paris.
Diadji Diop arrive en France en 1994, dans l’optique de se former au dessin animé. En classe préparatoire, il découvre les multiples potentialités de la sculpture et change de voie. Sa passion pour le dessin animé et le cinéma nourrira pourtant toujours son travail, que ce soit au niveau du parti pris réaliste ou dans ses installations à dimension parfois narratives.
En 1995, il intègre l’Ecole national supérieure des Beaux-arts de Paris et fait successivement partie des ateliers Bruno Lebel et Richard Deacon. Diplômé avec les félicitations du jury en 2001, il participe à l’exposition des Félicités en 2002. Il a exposé, entre autres, à la Galerie Emmanuel Perrotin, à la Villette, à la biennal de Dakar ou au Festival d’art visuel d’Abidjan.
En 2009, à l’occasion des Journées européennes du patrimoine, Diadji Diop produit la sculpture monumentale "Nager dans le bonheur" pour les Jardins de l'Elysée.
La même œuvre a été reproduite en 2013 in situ pour le jardin de Gallifet et en est devenue l'icône.
Ce nageur rouge, aux traits cosmopolites – des yeux asiatiques, un nez occidental, et une musculature africaine – esquisse un sourire qui en dit long sur le bonheur et la quiétude dans lequel il est en train de nager.
Ne sont visibles que certaines parties de son corps, d’un rouge éclatant, émergées de la nature qui l’accueille.
L’œuvre engage le spectateur à imaginer les formes enfouies du personnage et à interpréter la couleur inhabituelle de sa peau. Si ce dernier peut faire penser, de prime abord, à ces migrants qui risquent leur vie sur des pirogues pour venir en Europe, la couleur rouge évoque le sang "Comme pour mieux rendre apparent l’invisible : ce qui unit les êtres entre eux, par-delà les variantes d’épiderme. Car cet homme, qui ne semble appartenir à aucun groupe, les évoque tous un peu. (...) L’œuvre appelle un monde brassé où la couleur de la peau ne serait plus un facteur de discrimination. À l’heure où les frontières se ferment un peu partout dans le monde, cette sculpture est une invitation au voyage, au rêve et à l’utopie" (Diadji Diop).